01.NATHALIA NOVAES ÉLÉGANT
J’ai connu beaucoup de mannequins. Des mannequins photographiques et des mannequins de défilé. Et peu de temps après être entré dans ce milieu, j’ai compris que la personnalité d’une belle fille n’est pas toujours aussi belle qu’elle en a l’air.
C’est ainsi que j’ai rapidement perdu tout intérêt à rencontrer les mannequins en personne. J’étais de ces professionnels qu’elles adorent, devant qui elles se déshabillent et à qui cela ne fait ni chaud ni froid. Le genre qui ne s’émerveille pas.
Puis la génération suivante s’est mis en tête que les mannequins aiment qu’on soit dur avec elles… Mais ce n’est pas ça. La vérité, c’est que je ne restais tout simplement pas en admiration devant elles. C’est cela qu’elles n’aimaient pas. Mon travail, c’était l’image.
Les images étaient ma matière première. Je me moquais des mannequins, mais je pouvais tomber amoureux de certaines images (bien sûr, pas au sens où un homme tombe amoureux d’une femme).
Parfois, je m’attachais à une seule photo et j’oubliais toutes les autres. Parfois, un simple détail d’une photo me faisait oublier le reste de l’image. Les images étaient comme des tableaux avec d’excellentes références, c’est-à-dire les mannequins et le décor.
Les femmes vieillissent, beaucoup ne vieillissent pas bien, beaucoup traversent des périodes difficiles et de longues phases de mauvaise humeur à cause de mauvais choix, elles prennent du poids, etc... Mais les images, elles, sont éternelles. Il y a des mannequins que je tiens à ne plus jamais revoir.
Ce mannequin-là, j’ai travaillé ses photos, j’en ai fait des tableaux, et dans mon esprit, elle restera toujours cette image.
